Patrimoine
I Mulinaghji Corsi porte en son cœur une responsabilité patrimoniale. En effet, à l’âge d’or de l’industrie meunière en Corse, on pouvait compter 1 moulin pour 105 habitants alors que la moyenne nationale était de 1 moulin pour 300 habitants. Cependant, les problématiques du XXème siècle liées aux guerres ont poussé la population à abandonner leurs terres. Ce qui a mené à la disparition des moulins. C’est donc en réponse à cette absence que l’entreprise I Mulinaghji Corsi est née en 2003.
Ce patrimoine passe par plusieurs éléments matériels et immatériels. Dans le patrimoine matériel nous avons : le blé, les moulins ou les meules de pierre par exemple. Le patrimoine immatériel représente le savoir-faire et l’impact émotionnel dans la culture insulaire.
En Corse, le blé est présent depuis la Préhistoire et sa culture a permis à la population de se nourrir, de ne pas être dépendant des aléas de la vie, d’organiser la société et de se sédentariser. Le blé a donc un impact considérable dans la culture corse.
De même pour le pain qui a toujours accompagné les repas, peu importe la farine dont il est composé. Les bergers, par exemple, doivent avoir des aliments prêts à consommer, séchés et aisément transportables, le pain est alors le viatique idéal. Le pain est donc souvent l’élément majeur d’un repas sinon l’unique.
L’expression « pane è cumpane » appuie d’ailleurs sur le caractère majeur du pain et du sentiment de plénitude qui accompagne la possession qui le complète.
En Corse, on pouvait trouver 3 types de moulins :
- Des moulins à eau qui fonctionnent avec une roue horizontale actionnée par la force hydraulique. En 1771, on pouvait en compter 1000 en activité sur l’île.
- Plus rarement, des moulins à roue verticale actionnée par la traction animale.
- Enfin, des moulins à vent, qui sont apparus au XIXème siècle dans le Cap Corse et à Bonifacio. Cependant, ils ont été vite abandonnés car les vents trop violents les endommageaient.
Le savoir-faire du meunier est considéré comme un art. Cet art du meunier consiste alors à trouver le bon réglage des meules pour avoir une farine à la texture fine et qui ne sente pas le brûlé. Ce qui peut arriver si les meules tournent trop vite ou sont mal réglées.
Le travail du blé, de la farine et du pain a un grand impact émotionnel sur la culture corse. En effet, la vie sociale et culturelle est imprégnée par les émotions véhiculés par ces produits. On peut le voir notamment dans le langage et les expressions populaires. Ces expressions peuvent traduire différentes choses.
En effet, le pain est considéré comme un symbole du travail et de l’autosuffisance. Par exemple, « avè u so pane » (« avoir son pain ») signifie que l’on a le nécessaire, que l’on est à l’abri du besoin, tout comme l’expression « avè pane è cumpane » (« avoir le pain et ce qui va avec ») qui signifie que l’on a tout ce qu’il faut.
Certaines expressions se rapportent quant à elles aux relations humaines. Par exemple, deux personnes peuvent être « cuma pane è casgiu » (« comme pain et fromage ») et donc être inséparables. Une personne peut également être « mansu quant’e u pane » (« gentil comme le pain ») ce qui va nous pousser à « fà pane incu ellu » (« faire le pain avec lui », se liguer avec quelqu’un).
Enfin, notre entreprise a choisi d’appuyer sur cette responsabilité patrimoniale en nommant sa gamme de farine « Sampiero ». Ce nom vient du personnage Sampiero Corso (1498-1567) qui est considéré par le nationalisme corse comme son plus ancien représentant en tant que combattant contre la domination génoise. Ce choix montre alors l’attachement de l’entreprise à son territoire, son patrimoine et son histoire.